NEIL YOUNG | biographie / discographie / line up

Neil Young est ce genre de musicien aux mille facettes, tantôt chanteur de folk, hard-rockeur, claviériste de musiques expérimentales, précurseur du grunge... Sa carrière d'un demi siècle est plus que diversifiée.

Canadien d'origine, Neil Young entre illégalement aux Etats-Unis au début des années 1960, et fonde en 1966 le groupe de country-rock expérimental, Buffalo Springfield, avec un autre grand guitariste, Steven Stills. Le succès de la formation permettra à Neil Young l'occasion de publier son premier disque studio, contenant la célèbre chanson The Loner, qui lui donnera son surnom.

Puis, en 1969 il rejoint le supergroupe Crosby, Stills, Nash & Young, qui joue cette année à Woodstock. Young compose alors ses premiers morceaux de rock agressif, souvent des protest-song, comme Ohio. En parallèle il monte son propre groupe Crazy Horse, avec qui il sort les disques Everybody Knows This Is Nowhere, After The Gold Rush et enfin Harvest, le monument de sa carrière, en 1972. Même si l'on retrouve quelques rock (Southern Man notamment), il s'agit alors essentiellement de musique folk.

Epileptique, affecté par la mort d'un musicien proche, et par le handicap de son premier fils, Neil Young connaît une période noire dans laquelle il produira plusieurs disques plus agressifs. C'est avec Rust Never Sleep que Neil Young connaîtra son premier grand succès de hard rock. Le disque contient notamment le morceau Hey hey, my my. Il devient alors le précurseur d'un rock bruyant, et du grunge au punk en passant par le garage rock, un grand nombre de musiciens reconnaitrons en Neil Young leur principale influence. Kurt Cobain et Pearl Jam notamment diront souvent que le Loner avait eu une grande importance pour eux.

Neil Young connaîtra par la suite des problèmes avec sa maison de disque. Il publiera essentiellement des disques de musique électronique ou expérimentale (et quelques disques de country ou de rockabilly) durant les années 1980. Certains sont d'une grande qualité, d'autres ont été publiés par la maison de disque inachevés et sans l'accord de Neil Young. Le Loner renait en 1989 avec Freedom, qui contient un autre morceau de hard-rock mondialement connu, Keep On Rockin' In The Free World. Les albums suivants, Ragged Glory, Harvest Moon et Sleep With Angels (écrit pour Kurt Cobain) rendront à nouveau le Loner populaire. Il sort en 1995 un disque enregistré avec Pearl Jam, Mirror Ball.

Les albums suivant, Broken Arrow, Greendale, Prairie Wind, Linving With War et d'autres, bien que peu médiatisés, montrent que Neil Young renoue avec ce qui a fait son succès, balades folk, et rock engagés (notamment contre George W Bush). Chrome Dreams II en 2007 et Fork In the Road en 2009 achèvent cette glorieuse période.

Le Noise en 2010 est un disque plus expérimental et difficile d'accès, où Neil Young joue seul avec une guitare électrique. Il témoigne en tout cas que, après 45 ans de musique, le Loner est toujours créatif, indomptable aux logiques commerciales, indocile aux modes.

Neil Young a été un précurseur d'un certain nombre de genres musicaux. Mais cela ne doit pas être exagéré, il a également su prendre nombre de trains en marche. Son talent a surtout consisté à s'aventurer dans beaucoup de styles différents, et a en tirer le meilleur. Il n'a pas inventé la balade folk, mais a composé parmi les plus belles. Bien qu'il n'ait pas inventé le hard-rock, il a écrit certain des morceaux les plus connus du genre, en y ajoutant sa "patte" : une certaine lenteur, un son très sale, des mélodies grandioses et des solos de guitare bien à lui. Sa grande particularité, en ce qui concerne ses périodes hard rock, est d'avoir toujours su créer de la beauté dans le bruit.