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Jeff | chronique
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01- So What
02- Plan B
03- Pork-U-Pine
04- Seasons
05- Trouble Man
06- Grease Monkey
07- Hot Rod Honeymoon
08- Line Dancing With Monkeys
09- JB's Blues
10- Pay Me No Mind (Jeff Beck Remix)
11- My Thing
12- Bulgaria
13- Why Lord Oh Why
02- Plan B
03- Pork-U-Pine
04- Seasons
05- Trouble Man
06- Grease Monkey
07- Hot Rod Honeymoon
08- Line Dancing With Monkeys
09- JB's Blues
10- Pay Me No Mind (Jeff Beck Remix)
11- My Thing
12- Bulgaria
13- Why Lord Oh Why
De l’utilisation inhabituelle de la guitare par Doc
En premier lieu il ne faut pas trop s'étonner du titre de l'album. Quand on fait de l'instrumental il est toujours difficile de donner un nom à ses albums et musiques. Ainsi Jeff Beck a pris l'habitude de nommer ses musiques Jeff's Boogie etc., exactement comme Satriani appelle ses blues Satch Boogie.
Jeff Beck est un homme à mille facettes. Toujours à la recherche de l’innovation musicale (« je dois briser plusieurs règles de la musique à chaque morceau, sinon je n’ai pas l’impression de faire mon boulot » disait-il récemment) le guitariste britannique marie, dans la première partie de ce disque, techno et hard rock, ce qui donne une sorte d’électro assez violent. Cet album est une sorte de traité de technique de la guitare qui pourrait s’appeler De l’utilisation inhabituelle de la guitare. Le grand rêve de Jeff Beck c’est de torturer tellement sa Fender qu’on ne reconnaisse même plus qu’il s’agit d’une guitare.
La première piste, instrumentale, So What, est la plus sauvage de tout le disque. Elle sonne comme un vrombissement de moteur bestial. Le son de la guitare est complètement saturé, on reconnaît à peine l’instrument. Le morceau enchaîne riffs bandants tellement ils sont bons (l’intro est é-n-o-r-m-e), passages totalement dissonants et apartés planantes. Le côté électro vient du son de la guitare (bourrée d’effets) et de la batterie mécanique. Cette piste est assurément un des plus gros morceaux de l’album, assez atypique pour Jeff Beck, même s’il a souvent fait de l’électro auparavant. Jeff Beck a toujours fait une musique assez violente, cependant rarement aussi agressive (et j’avoue que je ne m’attendais pas à ça de la part d’un rockeur de 59 ans). Mais comme le dit le titre : et alors ?
Autre piste dans le même genre : Trouble Man, qui part dans le dissonant dès l’intro. Il a plus un son d’ordinateur en train de surchauffer que de Stratocaster branchée sur Marshall… et pourtant, c’est bien le cas ! Elle est complètement instrumentale aussi. Jeff Beck, sauf rares exceptions, ne chante jamais. Il se concentre sur sa guitare. Après soit il engage un chanteur, soit il choisit de faire un disque instrumental. Ici, les pistes sont largement dénuées de chant.
Quatre autres musiques dans le même style : Pork-U-Pine, Grease Monkey, Line Dancing With Monkeys et My Thing sur lesquelles je passe rapidement, non pas parce qu’elles sont sans intérêt, mais parce qu’elles sont semblables aux deux précédentes : très électro et assez agressives. Les deux premières sont plus sauvages, plus hard, les deux dernières sont davantage axées sur une sorte de blues rock électronique (très bien rendu sur My Thing).
L’intro de Seasons est aussi excellente. Ce serait un riff néo-métal s’il n’était pas entouré de bizarreries dans tout les sens. La musique techno s’arrête par instant, pour de larges passages aériens et mélancoliques (avec des solos en son clair renversants). Seul défaut : Jeff Beck a choisi de coller à cette musique merveilleuse un chant techno (c’est-à-dire plein d’effets et qui répète tout le temps la même chose, un sample quoi). C’est un peu choquant au début, mais on s’y fait. Seasons est une des plus belles musiques du disque, pleine d’émotion, plus calme et plus mélodique, ce qui laisse déjà envisager la deuxième partie complètement différente. Je fais à peu près le même commentaire pour Plan B, moins émotionnelle mais beaucoup plus mystérieuse, et instrumentale. On y entend la guitare claire affronter la guitare saturée. L’outro est très étrange.
Ensuite il nous reste cinq musiques complètement à part, beaucoup plus calmes. Le plus étonnant d’abord, Pay Me No Mind : un funk presque hip hop avec un vrai chant, assez improbable à la suite de ce qu’on vient d’écouter. Mais là encore rien à dire, c’est mené de main de maître. Le morceau est parfaitement rythmé, le son clair impeccable.
Hot Rod Honeymoon est très étrange, tout vient se mélanger dans un rythme frénétique : basse, moteur de voiture, guitare, discours incompréhensibles, batterie et plein de bizarreries électroniques.
On trouve après deux morceaux très doux : JB’s Blues et Bulgaria. Le premier est une sorte de ballade sur rythme de blues. Le second est une musique aux accents de musique classique, qui semble nous transporter pendant deux minutes hors du temps. On plane complètement.
Enfin le disque se clôture sur Why Lord Oh Why, un morceau complètement psychédélique. C’est très mystérieux, voire assez angoissant, avec des arpèges inquiétants qui résonnent sans fin. Le solo se déforme comme un monstre en train de s’assembler au fond d’une caverne ténébreuse.
Jeff Beck n’a pas l’habitude de flirter avec les choses. Il les prend à bras le corps pour les dépasser, pour les faire avancer. Je n’ai par exemple jamais entendu quoi que ce soit qui s’approche de Seasons. Bref un disque excellent. Et je finis avec ce que crie le chant dans Pork-U-Pine, qui me paraît bien résumer le disque :
« If the voice don’t say it, the guitar will play it ».
+ r�agir [ 2 commentaires ]
En premier lieu il ne faut pas trop s'étonner du titre de l'album. Quand on fait de l'instrumental il est toujours difficile de donner un nom à ses albums et musiques. Ainsi Jeff Beck a pris l'habitude de nommer ses musiques Jeff's Boogie etc., exactement comme Satriani appelle ses blues Satch Boogie.
Jeff Beck est un homme à mille facettes. Toujours à la recherche de l’innovation musicale (« je dois briser plusieurs règles de la musique à chaque morceau, sinon je n’ai pas l’impression de faire mon boulot » disait-il récemment) le guitariste britannique marie, dans la première partie de ce disque, techno et hard rock, ce qui donne une sorte d’électro assez violent. Cet album est une sorte de traité de technique de la guitare qui pourrait s’appeler De l’utilisation inhabituelle de la guitare. Le grand rêve de Jeff Beck c’est de torturer tellement sa Fender qu’on ne reconnaisse même plus qu’il s’agit d’une guitare.
La première piste, instrumentale, So What, est la plus sauvage de tout le disque. Elle sonne comme un vrombissement de moteur bestial. Le son de la guitare est complètement saturé, on reconnaît à peine l’instrument. Le morceau enchaîne riffs bandants tellement ils sont bons (l’intro est é-n-o-r-m-e), passages totalement dissonants et apartés planantes. Le côté électro vient du son de la guitare (bourrée d’effets) et de la batterie mécanique. Cette piste est assurément un des plus gros morceaux de l’album, assez atypique pour Jeff Beck, même s’il a souvent fait de l’électro auparavant. Jeff Beck a toujours fait une musique assez violente, cependant rarement aussi agressive (et j’avoue que je ne m’attendais pas à ça de la part d’un rockeur de 59 ans). Mais comme le dit le titre : et alors ?
Autre piste dans le même genre : Trouble Man, qui part dans le dissonant dès l’intro. Il a plus un son d’ordinateur en train de surchauffer que de Stratocaster branchée sur Marshall… et pourtant, c’est bien le cas ! Elle est complètement instrumentale aussi. Jeff Beck, sauf rares exceptions, ne chante jamais. Il se concentre sur sa guitare. Après soit il engage un chanteur, soit il choisit de faire un disque instrumental. Ici, les pistes sont largement dénuées de chant.
Quatre autres musiques dans le même style : Pork-U-Pine, Grease Monkey, Line Dancing With Monkeys et My Thing sur lesquelles je passe rapidement, non pas parce qu’elles sont sans intérêt, mais parce qu’elles sont semblables aux deux précédentes : très électro et assez agressives. Les deux premières sont plus sauvages, plus hard, les deux dernières sont davantage axées sur une sorte de blues rock électronique (très bien rendu sur My Thing).
L’intro de Seasons est aussi excellente. Ce serait un riff néo-métal s’il n’était pas entouré de bizarreries dans tout les sens. La musique techno s’arrête par instant, pour de larges passages aériens et mélancoliques (avec des solos en son clair renversants). Seul défaut : Jeff Beck a choisi de coller à cette musique merveilleuse un chant techno (c’est-à-dire plein d’effets et qui répète tout le temps la même chose, un sample quoi). C’est un peu choquant au début, mais on s’y fait. Seasons est une des plus belles musiques du disque, pleine d’émotion, plus calme et plus mélodique, ce qui laisse déjà envisager la deuxième partie complètement différente. Je fais à peu près le même commentaire pour Plan B, moins émotionnelle mais beaucoup plus mystérieuse, et instrumentale. On y entend la guitare claire affronter la guitare saturée. L’outro est très étrange.
Ensuite il nous reste cinq musiques complètement à part, beaucoup plus calmes. Le plus étonnant d’abord, Pay Me No Mind : un funk presque hip hop avec un vrai chant, assez improbable à la suite de ce qu’on vient d’écouter. Mais là encore rien à dire, c’est mené de main de maître. Le morceau est parfaitement rythmé, le son clair impeccable.
Hot Rod Honeymoon est très étrange, tout vient se mélanger dans un rythme frénétique : basse, moteur de voiture, guitare, discours incompréhensibles, batterie et plein de bizarreries électroniques.
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Jeff Beck n’a pas l’habitude de flirter avec les choses. Il les prend à bras le corps pour les dépasser, pour les faire avancer. Je n’ai par exemple jamais entendu quoi que ce soit qui s’approche de Seasons. Bref un disque excellent. Et je finis avec ce que crie le chant dans Pork-U-Pine, qui me paraît bien résumer le disque :
« If the voice don’t say it, the guitar will play it ».
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