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Miss Machine | chronique

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album  : Miss Machine
groupe : Dillinger Escape Plan (The)
sortie   : 2004

+ chronique Dillinger Escape Plan (The)

01- Panasonic Youth
02- Sunshine The Werewolf
03- Highway Robbery
04- Van Damsel
05- Phone Home
06- We Are The Storm
07- Crutch Field Tongs
08- Setting Fire To Sleeping Giants
09- Baby's First Coffin
10- Unretrofied
11- Perfect Design

This album's about to kick off  par  Sensei

Il est difficile de chroniquer cet album, comme tout album de Dillinger Escape Plan (The). Mais là où la difficulté réside, c'est que c'est le premier véritable album depuis Calculate Infinity, sorti cinq ans plus tôt.
Le passage de Mike Patton le temps d'un EP. Alors que retrouve-t-on dans cet album de transition, qui a fait perdre bon nombre de fans de la première heure et qui a filé au groupe une plus grande notoriété?
Eh bien, à la première écoute force est de constater: c'est bel et bien du DEP. Rythme cassé, jazzy, du bourrin condensé, des changements de styles, bref un bordel pas possible pour les néophytes.
Pour ceux qui n'ont pas passé leur chemin au bout de dix secondes, ils remarquent la qualité indéniable du groupe: les musiciens sont excellents, la production est très bonne, et chaque piste est un bijou taillé d'une main d'orfèvre.
Il faut dire que le jeune chanteur Greg Puciato, nouveau frontman officiel, fait des ravages au micro! Capable d'hurler, de chuchauter, de chanter même (et joliment qui plus est), il montre dès Panasonic Youth qu'il est idéal pour un groupe de ce calibre.
D'ailleurs cette chanson résume une majorité de l'album. Des passages claires, brutaux, d'un qualité indéniable et d'une brutalité jouissive. Bien sûr il y a des musiques plus violentes comme Van Damsel et We Are The Storm qui sont plus dans la lignée du premier album, et d'autres comme Highway Robbery, Baby's first coffin et surtout l'exquise dernière piste The Perfect Design qui rappellent les morceaux featuring le papa de Fantômas. Au milieu on a le droit à deux autres types de pistes : les musiques à ambiance comme Phone Home avec beaucoup de bruitages, un peu de chant et un soupçon de hardcore et l'instrumentale Crutch Field Tongs, et aussi les deux OVNI : Unretrofied et Setting Fire To Sleeping Giants.
Les premières rajoutent une dimension torturée et folle qu'a transmis Patton, et les deux autres sont des "ballades" uniques dans leurs genres. SFTSG est un melting-pot de musiques de variété et de DEP, avec un couplet me rappelant les crooners, un pont mathcore, un refrain popesque, et un break jazzy. Le résultat donne une des meilleures musiques du répertoire du groupe, en partie grâce à l'excellente prestation de Puciato qui maîtrise parfaitement les changements vocaux tout au long de la piste, et aussi grâce à la fabuleuse ambiance malsaine qui se dégage de la piste (il suffit de voir le clip pour voir que la musique est vicelarde).
Unretrofied elle, c'est bizarre. L'expliquer sera difficile, le couplet me rappelle rien de connu, le refrain est chanté, le clip lui aussi est barré, sombre, mais mélancolique. Elle file de bons frissons cette musique, par son mélange froid/triste et par un riff électro-pop qui éclate les meilleures compos des cadors du genre. Bref, ces deux singles donnent un visage interessant au groupe, qu'on retrouvera par exemple sur Black Bubblegum dans Ire Works.

Pour terminer cette chronique, j'ai juste à dire que cet album est peut-être le plus abouti du groupe, car c'est celui qui contient les plus grandes qualités de chaque période que les gars du New Jersey ont connues.
On retrouve la violence de Calculate Infinity, le côté barré de Irony is a dead scene, et le style mathcore maîtrisé de Option Paralysis, avec en bonus deux OVNI très réussis que peu de groupes aurient eu les couilles de faire.
Pour conclure, la dernière phrase de l'album dit parfaitement la sensation post-écoute:

« This is the end of every rainbow and now your face shatters every waking second ».

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