Free Webzine Metal | ZoneMetal.com

zonemetal > chroniques > Testament > Dark Roots Of Earth

Dark Roots Of Earth | chronique

acheter cet album
chronique Dark Roots Of Earth

album  : Dark Roots Of Earth
groupe : Testament
sortie   : 2012

+ chronique Testament
01- Rise Up
02- Native Blood
03- Dark Roots Of Earth
04- True American Hate
05- A Day In The Death
06- Cold Embrace
07- Man Kills Mankind
08- Throne Of Thorns
09- Last Stand For Independence
10- Dragon Attack (Queen)
11- Animal Magnetism (Scorpions)
12- Powerslave (Iron Maiden)
13- Throne Of Thornes (version longue)


Le retour du vrai Testament ?  par  Schakal

2008 marquait le grand retour de Testament avec les quatre cinquième du line-up mythique de The Legacy paru en 1987, seul le batteur Louie Clemente n'ayant pas été reconduit, remplacé avantageusement par l'ex Forbidden, Slayer ou encore Exodus, Paul Bostaph. The Formation Of Damnation ne tenait pourtant pas toutes ses promesses, même si bon nombre d'ingrédients étaient présents : la petite intro qui nous renvoie des années dans le passé quand le groupe en faisait sa marque de fabrique, les soli monstrueux d'Alex Skolnick, les capacités vocales d'un Chuck Billy courageux, parfaitement remis d'un cancer de la gorge. Il manquait quelques petites choses qui faisaient que l'attente n'était pas tout à fait comblée. Et peut-être aussi parce que The Gathering, précédente offrande studio de Testament (datant tout de même de 1999 !) avait placé la barre haute, très haute.

Quatre ans plus tard arrive ce Dark Roots Of Earth et sa pochette qui ferait la fierté de bon nombre de combos de pagan/folk en manque d'inspiration. Seul changement notable, le groupe a du se séparer de Bostaph au profit de Gene Hoglan (Strapping Young Lad, Dark Angel...) qui avait déjà aidé le groupe à l'époque de Demonic (1997). Ce dernier s'est vite fondu dans le moule et a contribué à sa manière à apporter un vent de fraîcheur inattendu à l'ensemble.

Si Testament prend son temps, le résultat justifie clairement l'attente. Le disque fait la part belle à un thrash proche de la formule originelle du groupe, les accents hardcore que l'on pouvait distinguer ça et là sur The Legacy en moins. On retrouve l'écriture particulière, qui ramène au modèle Metallica sans en être une pauvre resucée. Riffs qui appellent la mélodie, soli fulgurants qui ne tombent jamais dans la démonstration stérile, chant immédiatement reconnaissable, tour à tour agressif, parfois dans des accents proches du death metal, suffisamment modulable pour accroître certaines atmosphères. On retrouve le Testament qui aurait pu (du ?) casser la baraque immédiatement après Practice What You Preach à l'aube des années 90 et qui avait manqué le coche, ne connaissant plus que des sursauts d'orgueils souvent sans réponses. Et c'est comme une bête blessée que se comporte cette entité noire. L'euphorie des retrouvailles a été effacée, les musiciens ont de nouveau les pieds sur terre.

La preuve la plus tangible ? Le retour de la power ballad au sein d'une set list qui fait la part belle à l'agressivité. Cold Embrace s'inscrit dans une tradition entamée sur Practice... et qui s'était éteinte après Low, dernier album de Testament pur jus avant les expérimentations plus extrêmes. Et encore une fois, la formation se montre convaincante sur ce genre d'exercice, s'éloignant de tout cliché ou se déchirant pour ne pas sombrer dans la facilité. Le genre de titre qui demande toujours quelques écoutes supplémentaires pour être apprivoisé, pour dompter ces passages électriques qui viennent nous sauter à la gueule sans crier gare. Une composition qui ne fait pas que se fondre dans le décor, qui s'impose avec classe sans pour autant faire de l'ombre à celles qui l'entourent (A Day In The Death, vindicative, et Man Kills Mankind au refrain entraînant).

Testament assure le plus gros du travail dès les premières mesures de Rise Up : morceau rapide, énergique, avec un refrain savamment martelé. L'introduction est écartée afin que l'on rentre plus rapidement dans le coeur du débat. La section rythmique est déjà énorme. Elle prendra encore plus d'ampleur par la suite (Hoglan ne se gênant pas pour placer quelques blast beats étonnants mais bienvenus sur le refrain de Native Blood, l'éloignant de ses relents NWOBHM avec un manque de subtilité qui confie au raffinement).

Dark Roots Of Earth est le véritable retour gagnant de Testament. Proche des lignes mélodiques d'un passé presque doré et suffisamment moderne pour éviter l'écueil d'une approche par trop passéiste, le groupe signe là l'opus qu'il aurait du signer avec The Formation Of Damnation. L'envie est là, la faim aussi. On sent que les musiciens sont prêts. Prêts à en mettre plein la vue, les oreilles et à la gueule en tournée. Et sur scène, les morceaux de cet album vont faire mal, très mal.

Un petit mot rapide sur l'édition limitée qui contient trois bonus track qui ne font pas dans le détail. S'il s'agit de trois reprises, le choix peut paraître étonnant. Si le Powerslave de Iron Maiden se drape d'un voile spectral, que dire des interprétations du Animal Magnetism de Scorpions et du... Dragon Attack de Queen ? La première doit provoquer une jaunisse chez Klaus Meine qui ne doit en rien reconnaître la composition dans ses atours sépulcraux tandis que la suivante est parti d'un funk sautillant pour terminer dans une texture metal pilonnée. Des reprises bien assumées, qui ont le mérite de s'écarter des originaux tout en conservant une large par de leur personnalité : rien n'est méconnaissable, rien n'est identique.

Testament frappe fort et peut prétendre à un trône qui jusque là semblait inaccessible. Mais avec l'inconstance d'un Metallica, la retraite d'un Megadeth, la mise en abîme d'un Slayer et la perte de crédibilité d'un Anthrax, le Big Four est plus que jamais sous la menace de ceux qui furent jadis les seconds couteaux et dont Testament représente le candidat le plus crédible à la succession. A condition de faire aussi bien que ce Dark Roots Of Earth à l'avenir.


Note indicative : 8.5/10

+ r�agir [ 2 commentaires ]

Hit-Parade des sites francophones