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Einsamkeit | chronique
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01- Tranen Der Sehnsucht (Part I & II)
02- Reissende Blicke
03- Einsamkeit
04- Diener Eines Geistes
05- Loblied Auf Die Zweisamkeit
06- Bresso
02- Reissende Blicke
03- Einsamkeit
04- Diener Eines Geistes
05- Loblied Auf Die Zweisamkeit
06- Bresso
Le bonheur se conjugue à deux par Schakal
Qu'est-ce que la solitude ? Un sentiment, un état de fait qui nous ronge, qui nous consume aussi bien que l'amour. Seul, on est livré à soi-même, avec nos pensées comme seules compagnes et souvent, elles deviennent sombres, malsaines... Ne parle-t-on pas des drames de la solitude ? Ceux qui ont pour résultat le suicide ? La solitude nous assiège, pour la fuir, on essaye de se trouver une occupation, de la joie et même cela ne termine en réalité comme une façade, une triste apparence qui finit par miner, inlassablement ?
Prenons Einsamkeit, la chanson-titre de cet album de Lacrimosa... Ce mot signifie "solitude" en allemand et la jonction avec cette introduction cafardeuse est faite. Cependant, cette chanson l'illustre à merveille. Une orgue de barbarie, symbole musical de la foire et par extension, de la bonne humeur, distille une mélodie aigrelette, joyeuse dans la forme, pas dans le fond, elle n'en est que plus sinistre, surtout que la transition se fait, brutale. Tout devient plus lent, avec de lourds accents gothiques sans que ce soit metal, ponctué par la voix désincarnée de Tilo Wolff, déformée, trafiquée, mais jamais geignarde. Pourtant, elle traduit un mal être qui n'en est que plus glaçant quand cette foutue orgue de barbarie revient à la charge, pour en devenir quasiment nauséeuse tant elle donne l'impression de sonner le glas.
Mais résumer un album sur une chanson, c'est une forme de solitude. Pour l’œuvre comme pour le chroniqueur. Tout d'abord, parlons un peu de la forme : la pochette est belle, dans son crayonné délicat, mais triste à pleurer. L'Arlequin, déjà présent sur la précédente pochette, est seul, assis au milieu d'une place seulement habitée par les détritus. Ce Pierrot/Arlequin devient la mascotte de Lacrimosa, on le retrouvera sur toutes les jaquettes, ainsi que dans le livret de cet album, dans diverses situations, dont certaines tragiques.
Pour le fond, on notera que le son du projet s'est clarifié. Cette fois-ci, Tilo Wolff s'entoure de quelques musiciens, ce qui lui permet de donner du corps à sa musique. Les premiers pas dans le metal se font discrètement, ont retiendra quelques passages à la guitare bien saturée sur Tränen der Sehnsucht (devenu un classique du groupe depuis) ou sur Diener eines Geistes, s'entourant d'une aura parfois un peu angoissante, comme lorsque les cris se mêlent à l'ensemble, inhumains et lugubres. Lacrimosa prend de l'ampleur, il se développe, s'enrichit, mais ne laisse que peu de place pour l'espoir. Toujours darkwave, il étend ses ailes, d'un noir corbeau.
Einsamkeit ou la solitude faite musique, sans approcher le sens péjoratif du terme. C'est beau, mais désespérant. C'est limpide, mais écrasant. Et écouter ce disque seul est presque une torture plaisante. C'est bon, mais cela alimente sournoisement la tristesse, que l'on comprenne ou non l'allemand. La solitude, c'est ce que je ressens.
Pour Sarah.
Note indicative : 8/10
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Qu'est-ce que la solitude ? Un sentiment, un état de fait qui nous ronge, qui nous consume aussi bien que l'amour. Seul, on est livré à soi-même, avec nos pensées comme seules compagnes et souvent, elles deviennent sombres, malsaines... Ne parle-t-on pas des drames de la solitude ? Ceux qui ont pour résultat le suicide ? La solitude nous assiège, pour la fuir, on essaye de se trouver une occupation, de la joie et même cela ne termine en réalité comme une façade, une triste apparence qui finit par miner, inlassablement ?
Prenons Einsamkeit, la chanson-titre de cet album de Lacrimosa... Ce mot signifie "solitude" en allemand et la jonction avec cette introduction cafardeuse est faite. Cependant, cette chanson l'illustre à merveille. Une orgue de barbarie, symbole musical de la foire et par extension, de la bonne humeur, distille une mélodie aigrelette, joyeuse dans la forme, pas dans le fond, elle n'en est que plus sinistre, surtout que la transition se fait, brutale. Tout devient plus lent, avec de lourds accents gothiques sans que ce soit metal, ponctué par la voix désincarnée de Tilo Wolff, déformée, trafiquée, mais jamais geignarde. Pourtant, elle traduit un mal être qui n'en est que plus glaçant quand cette foutue orgue de barbarie revient à la charge, pour en devenir quasiment nauséeuse tant elle donne l'impression de sonner le glas.
Mais résumer un album sur une chanson, c'est une forme de solitude. Pour l’œuvre comme pour le chroniqueur. Tout d'abord, parlons un peu de la forme : la pochette est belle, dans son crayonné délicat, mais triste à pleurer. L'Arlequin, déjà présent sur la précédente pochette, est seul, assis au milieu d'une place seulement habitée par les détritus. Ce Pierrot/Arlequin devient la mascotte de Lacrimosa, on le retrouvera sur toutes les jaquettes, ainsi que dans le livret de cet album, dans diverses situations, dont certaines tragiques.
Pour le fond, on notera que le son du projet s'est clarifié. Cette fois-ci, Tilo Wolff s'entoure de quelques musiciens, ce qui lui permet de donner du corps à sa musique. Les premiers pas dans le metal se font discrètement, ont retiendra quelques passages à la guitare bien saturée sur Tränen der Sehnsucht (devenu un classique du groupe depuis) ou sur Diener eines Geistes, s'entourant d'une aura parfois un peu angoissante, comme lorsque les cris se mêlent à l'ensemble, inhumains et lugubres. Lacrimosa prend de l'ampleur, il se développe, s'enrichit, mais ne laisse que peu de place pour l'espoir. Toujours darkwave, il étend ses ailes, d'un noir corbeau.
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