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Imperfect Harmonies | chronique

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album  : Imperfect Harmonies
groupe : Serj Tankian
sortie   : 2010

+ chronique Serj Tankian

01- Disowned Inc.
02- Borders Are...
03- Deserving ?
04- Beatus
05- Reconstructive Demonstrations
06- Electron
07- Gate 21
08- Yes, It’s Genocide
09- Peace Be Revenged
10- Left of Center
11- Wings of Summer

L'imparfaite Harmonie  par  I_Kirk_Your_Ass

« L'homme sans la femme et la femme sans l'homme sont des êtres imparfaits dans l'ordre naturel. Mais plus il y a de contraste dans leurs caractères, plus il y a d'union dans leurs harmonies. »
[ Bernardin de Saint-Pierre ]

En 2007, Serj Tankian nous avait offert l'implacable Elect The Dead qui avait su satisfaire les fans de System Of A Down, un album très complet. La recette était d'une saveur délectable, justement une harmonie entre la voix de la chanteuse soprano arménienne Ani Maldjian et celle de Serj Tankian, dont le caractère vocale était tellement différent que l'union de leurs voix formait une parfaite harmonie. Les riffs lourds de guitares saturées et le piano au son si calme et planant formaient, là encore, un contraste sublime.
C'est grâce à cette recette que l'album avait était encensé par la presse. Tankian avait pris possession d'un trône dans le monde du rock, un trône qui lui avait conféré un nom, un grand nom.

Le voir revenir avec un nouvel album était une grande nouvelle pour beaucoup, dont moi. Je me suis empressé de me procurer ce CD à la sublime pochette. Avec une telle entrée en matière vous vous imaginez une chronique qui vouera un culte à l'artiste.

Et bien non, j'ai été déçu de la tournure musical qu'a pris l'ex frontman de System Of A Down. Les premières secondes montrent déjà une œuvre à la limite de la surproduction, avec un orchestre symphonique trop présent et un son de batterie électronique sonnant trop "pop", à mon gout. Les rythmes utilisés sont dignes de figurer dans un album de Rihanna malgré quelques subtilités de la part du batteur. Les riffs de guitares bien rock et les mélodies au piano sont mis en retrait, ce qui retire l'aspect rock que nous avait livré le précédent opus.

En revanche une partie de la rythmique ainsi que la basse sonne très jazz : surprenant. Et le duo de voix est toujours aussi bon, une union qui reste la marque de fabrique de M. Tankian. Et il y a quand même quelques pistes que j'ai réussi à trouver sympathiques, notamment la très mélodique Borders Are qui appuie mes arguments cités dans ce paragraphe.

Mais ce qui reste le plus étonnant est le style carrément électronique utilisé sur certaines compositions telles que Deserving que l'on pourrait presque passer en discothèque. Pour un artiste fou, c'est pour le moins décevant.
Il y a aussi les ambiances bien orientales qui peuvent plaire sur Beatus, qui au final nous rappellent les origines du virtuose, mais qui risque de déplaire à cause de cette ambiance electro-symphonique de trop.

Mais en dehors de Borders Are... - seule composition de l'album qui me plait réellement pour l'instant - une autre m'a transporté, la magnifique et émouvante Yes, It's Genocide chanté en arménien par ce duo de voix toujours aussi magique : un titre parlant du génocide en Arménie, une des plus belles écoutes que Serj nous offre ici.

Left Of Center reste ce qu'il y a de mieux sur cet album (elle aurait put appartenir à Elect The Dead), c'est la piste la plus rock de l'album, la rythmique parait même traditionnelle ici. Les guitares sont remises en avant, ce qui n'est pas à négliger.

L'album se termine sur un morceau acoustique qui passe plutôt bien par rapport au reste de l'album, Wings of Summer avec son ambiance jazz remarquable et un contraste vocale entre Serj Tankian et Ani Maldjian qui ne m'a pas laissé indifférent.

Jamais un disque n'a aussi bien porté son nom. Il y a une véritable harmonie imparfaite entre le côté électronique symphonique, le côté rock alternatif habituel et le côté jazz qui m'a tant surpris sur cet album. Serj Tankian a fourni ici un travail qui n'appartient à aucun genre musical car inspiré de tous les genres musicaux. C'est sans doute un travail de qualité mais n'aimant pas tout ce qui sonne trop pop-electro, je n'en ai pas saisi toutes les nuances. Ainsi ma chronique a été elle aussi dans une harmonie imparfaite, pris entre l'objectivité d'une technique et d'un genre bien maîtrisé et ma subjectivité de fan de la première heure.

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