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The Way Of All Flesh | chronique
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01- Oroborus
02- Toxic Garbage Island
03- A Sight To Behold
04- Yama's Messengers
05- The Silver Cord
06- Adoration For None
07- All The Tears
08- The Art Of Dying
09- Esoteric Surgery
10- Vacuity
11- Wolf Down The Earth
12- The Way Of All Flesh
02- Toxic Garbage Island
03- A Sight To Behold
04- Yama's Messengers
05- The Silver Cord
06- Adoration For None
07- All The Tears
08- The Art Of Dying
09- Esoteric Surgery
10- Vacuity
11- Wolf Down The Earth
12- The Way Of All Flesh
L'art de la mort par Uldor
« Il y a dans le métal plein de groupes rigolos qui prennent l'air méchant pour faire des riffs inutiles et on les écoute quand même parce qu'on aime le grunt et les guitares saturées, il y a les bons qui nous éclatent et il y a Gojira qui fait mieux que tout le monde, comme ça direct. C'est énorme et fascinant. »
J'ai lu ça sur le net dernièrement, j'ai trouvé ça marrant. Certes ça fait un peu fanboy, mais ce que dit cet internaute n'est pas très loin de la vérité. Gojira représente pour beaucoup la fine fleur du metal français, pour d'autres ils représentent carrément l'un des meilleurs groupes de heavy au monde. Je fais partie de ceux là depuis la sortie de ce magnifique album qu'est From Mars to Sirius (2005) qui se déroulait sur fond de textes écologiques (et si Gojira avait inventé le Hippie Metal ?) et qui nous avait tous transporté bien au delà de ce à quoi on s'attendait.
Alors quand Gojira sort un nouveau disque, il est inutile de dire que ce dernier est plus qu'attendu, en France et dans le monde. Il y a pourtant un peu de quoi s'inquiéter : après un album mythique et des concerts par centaine, qu'est ce que le groupe pouvait bien nous offrir de plus ? Et on le sent sur cet album, les quatre landais ont bel et bien dut se dire "bon les mecs c'est cool tout ça mais... qu'est ce qu'on fait maintenant ?". La formation avait le choix entre les solutions classiques : ressortir la recette qui marche bien en écrivant un From Mars to Sirius II, faire un bête retour aux premiers albums... ou encore innover.
Dans un premier temps j'ai été déçu par ce The Way Of All Flesh car c'est la troisième solution que le groupe a choisi en prenant un virage très metal brutal, voire metalcore (on a droit à un guest avec Randy Blythe, chanteur de Lamb of God), genres dont je ne suis pas spécialement fan. Mais c'est sans compter sur les nombreuses expérimentations que Gojira s'est décarcassé à sortir sur ce nouvel effort. On pourra toujours l'accuser d'avoir pris un son plus US pour s'attirer les faveurs du public américain, je crois tout de même que l'on ne pourra pas dire que Gojira a choisi avec ce quatrième album la facilité, c'était même un pari plutôt risqué pour les landais.
The Way Of All Flesh se veut tout de suite plus sombre, plus violent, plus bourrin comme le dit Mario Duplantier lui-même, et du coup parait beaucoup moins subtil et travaillé que le précédent disque. La pochette elle même déçoit un peu de par son thème : un squelette, alors qu'on connaissait Gojira pour ne pas tomber dans les clichés prés-conçus du Death Metal. Si l'album tourne encore un peu autour de la nature, le point central du concept est ce coup-ci la mort.
On reconnait tout de suite la marque de fabrique du groupe, que ce soit au niveau de la production que des performances musicales. Mais le tout est quand même moins diversifié, voire moins heavy. Le jeu de batterie et ses frappes variées, que ce soit sur les cymbales ou les doubles pédales, s'en va pour un jeu plus direct qui va droit au but. Les growls du vocaliste eux s'améliorent toujours un peu plus : on arrive à distinguer les textes à travers le chant, ce qui n'est pas forcément évident d'habitude. La basse a quant à elle été mixée un peu plus haut, ce qui fait également assez plaisir.
Mais si les riffs un peu atmosphériques laissent la place à un jeux moins nuancé (c'est un peu dommage pour la batterie quand même...) et aux mosh pit à 120bp, les compositions, bien que nettement moins fouillées, restent souvent très épiques et cassent définitivement les schémas couplet/refrain... Le titre d'ouverture, Oroborus, est un assez bon résumé de tout ça. Et mine de rien on est quand même pas mal transporté, voire carrément gargarisé sur certains passages. Histoire de nuancer quand même, les pistes sont presque toujours séparés par de très jolies phases en synthé ou de belles parties instrumentales (on pense à Unicorn de From Mars to Sirius) comme sur The Silver Cord.
Et puis que dire de A Sight to Behold ? Sûrement l'une des plus grandes chansons écrites par Gojira, qui malgré ses expérimentations glissantes (chants au vocodeur, tapping) se révèle être de toute beauté, vindicative : c'est à pleurer. Ses très beaux textes rappellent d'ailleurs un peu ceux de Global Warming.
C'est d'ailleurs essentiellement sur les pistes les plus expérimentales que le combo fait mouche, citons encore The Art Of Dying, ses impitoyables rythmes tribaux à faire trembler Sepultura et ses Roots, son incroyable violence... proprement hallucinant ! Et Vacuity, titre phare de l'album, morceau direct aux rythmiques binaires et ô combien efficace, qui lui aussi résume assez bien l'album. J'aime aussi beaucoup ce très joli morceaux qu'est Wolf Down The Earth.
Et bien sûr impossible d'évoquer un album de Gojira sans parler des paroles de Joe Duplantier. Je vous disais que l'album abordait la mort, mais en aucun cas de manière morbide ou débile, c'est même assez intéressant et ça appelle parfois à la réflexion personnel. le groupe essaye de mener une réflexion autour des façons d'aborder la mort, de l'accepter, il y a même un peu d'inspiration de la culture bouddhiste là dedans. Toxic Garbage Island et son vindicatif refrain « Plastic Bag in The Sea ! », hurlé comme un cri de douleur, ou encore ceux d'Oroborus et du titre éponyme et bien sûr ceux de A Sight To Behold.
Ainsi donc The Way Of All Flesh, malgré son virage très brutal et direct qui ne plaira pas forcément à tout le monde, force le respect pour ses nombreuses prises de risques et ses textes hors du commun. On espèrent tout de même un retour à des compos plus travaillées en se disant que ce coup-ci le groupe à tout simplement été trop pris par ces tournées et les contraintes de sa maison de disque pour sortir quelque chose de plus fourni. Album finalement très subtil et dont il est difficile d'en tirer un avis vraiment concret, le dernier Gojira mérite tout de même largement le détour !
Enjoy !
+ r�agir [ 6 commentaires ]
« Il y a dans le métal plein de groupes rigolos qui prennent l'air méchant pour faire des riffs inutiles et on les écoute quand même parce qu'on aime le grunt et les guitares saturées, il y a les bons qui nous éclatent et il y a Gojira qui fait mieux que tout le monde, comme ça direct. C'est énorme et fascinant. »
J'ai lu ça sur le net dernièrement, j'ai trouvé ça marrant. Certes ça fait un peu fanboy, mais ce que dit cet internaute n'est pas très loin de la vérité. Gojira représente pour beaucoup la fine fleur du metal français, pour d'autres ils représentent carrément l'un des meilleurs groupes de heavy au monde. Je fais partie de ceux là depuis la sortie de ce magnifique album qu'est From Mars to Sirius (2005) qui se déroulait sur fond de textes écologiques (et si Gojira avait inventé le Hippie Metal ?) et qui nous avait tous transporté bien au delà de ce à quoi on s'attendait.
Alors quand Gojira sort un nouveau disque, il est inutile de dire que ce dernier est plus qu'attendu, en France et dans le monde. Il y a pourtant un peu de quoi s'inquiéter : après un album mythique et des concerts par centaine, qu'est ce que le groupe pouvait bien nous offrir de plus ? Et on le sent sur cet album, les quatre landais ont bel et bien dut se dire "bon les mecs c'est cool tout ça mais... qu'est ce qu'on fait maintenant ?". La formation avait le choix entre les solutions classiques : ressortir la recette qui marche bien en écrivant un From Mars to Sirius II, faire un bête retour aux premiers albums... ou encore innover.
Dans un premier temps j'ai été déçu par ce The Way Of All Flesh car c'est la troisième solution que le groupe a choisi en prenant un virage très metal brutal, voire metalcore (on a droit à un guest avec Randy Blythe, chanteur de Lamb of God), genres dont je ne suis pas spécialement fan. Mais c'est sans compter sur les nombreuses expérimentations que Gojira s'est décarcassé à sortir sur ce nouvel effort. On pourra toujours l'accuser d'avoir pris un son plus US pour s'attirer les faveurs du public américain, je crois tout de même que l'on ne pourra pas dire que Gojira a choisi avec ce quatrième album la facilité, c'était même un pari plutôt risqué pour les landais.
The Way Of All Flesh se veut tout de suite plus sombre, plus violent, plus bourrin comme le dit Mario Duplantier lui-même, et du coup parait beaucoup moins subtil et travaillé que le précédent disque. La pochette elle même déçoit un peu de par son thème : un squelette, alors qu'on connaissait Gojira pour ne pas tomber dans les clichés prés-conçus du Death Metal. Si l'album tourne encore un peu autour de la nature, le point central du concept est ce coup-ci la mort.
On reconnait tout de suite la marque de fabrique du groupe, que ce soit au niveau de la production que des performances musicales. Mais le tout est quand même moins diversifié, voire moins heavy. Le jeu de batterie et ses frappes variées, que ce soit sur les cymbales ou les doubles pédales, s'en va pour un jeu plus direct qui va droit au but. Les growls du vocaliste eux s'améliorent toujours un peu plus : on arrive à distinguer les textes à travers le chant, ce qui n'est pas forcément évident d'habitude. La basse a quant à elle été mixée un peu plus haut, ce qui fait également assez plaisir.
Mais si les riffs un peu atmosphériques laissent la place à un jeux moins nuancé (c'est un peu dommage pour la batterie quand même...) et aux mosh pit à 120bp, les compositions, bien que nettement moins fouillées, restent souvent très épiques et cassent définitivement les schémas couplet/refrain... Le titre d'ouverture, Oroborus, est un assez bon résumé de tout ça. Et mine de rien on est quand même pas mal transporté, voire carrément gargarisé sur certains passages. Histoire de nuancer quand même, les pistes sont presque toujours séparés par de très jolies phases en synthé ou de belles parties instrumentales (on pense à Unicorn de From Mars to Sirius) comme sur The Silver Cord.
Et puis que dire de A Sight to Behold ? Sûrement l'une des plus grandes chansons écrites par Gojira, qui malgré ses expérimentations glissantes (chants au vocodeur, tapping) se révèle être de toute beauté, vindicative : c'est à pleurer. Ses très beaux textes rappellent d'ailleurs un peu ceux de Global Warming.
C'est d'ailleurs essentiellement sur les pistes les plus expérimentales que le combo fait mouche, citons encore The Art Of Dying, ses impitoyables rythmes tribaux à faire trembler Sepultura et ses Roots, son incroyable violence... proprement hallucinant ! Et Vacuity, titre phare de l'album, morceau direct aux rythmiques binaires et ô combien efficace, qui lui aussi résume assez bien l'album. J'aime aussi beaucoup ce très joli morceaux qu'est Wolf Down The Earth.
Et bien sûr impossible d'évoquer un album de Gojira sans parler des paroles de Joe Duplantier. Je vous disais que l'album abordait la mort, mais en aucun cas de manière morbide ou débile, c'est même assez intéressant et ça appelle parfois à la réflexion personnel. le groupe essaye de mener une réflexion autour des façons d'aborder la mort, de l'accepter, il y a même un peu d'inspiration de la culture bouddhiste là dedans. Toxic Garbage Island et son vindicatif refrain « Plastic Bag in The Sea ! », hurlé comme un cri de douleur, ou encore ceux d'Oroborus et du titre éponyme et bien sûr ceux de A Sight To Behold.
Ainsi donc The Way Of All Flesh, malgré son virage très brutal et direct qui ne plaira pas forcément à tout le monde, force le respect pour ses nombreuses prises de risques et ses textes hors du commun. On espèrent tout de même un retour à des compos plus travaillées en se disant que ce coup-ci le groupe à tout simplement été trop pris par ces tournées et les contraintes de sa maison de disque pour sortir quelque chose de plus fourni. Album finalement très subtil et dont il est difficile d'en tirer un avis vraiment concret, le dernier Gojira mérite tout de même largement le détour !
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