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Monumension | chronique

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album  : Monumension
groupe : Enslaved
sortie   : 2001

+ chronique Enslaved

01- Convoys To Nothingness
02- The Voices
03- Vision: Sphere Of The Elements - A Monument Part II
04- Hollow Inside
05- The Cromlech Gate
06- Enemy I
07- Smirr
08- The Sleep: Floating Diversity - A Monument Part III
09- Outro: Self - Zero

Transition, suite et fin  par  Sirius

Allons-y tout de go, cette chronique va être pénible. Parce qu’Enslaved a beau en être déjà à son 6ème album, celui-ci a pourtant les symptômes d’un premier essai. Alors en pleine remise en question, le groupe (ou plutôt Ivar et Grutle) est entré avec Mardraum dans une période de transition dont l’aboutissement sera pleinement visible sur Below The Lights.
Pour l’heure, les Norvégiens ne savent pas encore vraiment où ils vont, si ce n’est au-delà du black brutal et froid des débuts. En effet, même si on le savait déjà plus ou moins, Enslaved n’écoute pas que du trve-de-la-mort. Du coup, ils partent dans des directions franchement inattendues : Monumension propose son lot d’arpèges bizarroïdes, de claviers étranges (de l’orgue notamment), de riffs singuliers, d’ambiances extraterrestres, de détours imprévus. Selon moi on peut déjà parler sur cet album de « black progressif » tant le groupe cherche à surprendre.
Oui, trois fois oui, ce disque dégage une atmosphère unique – froide, lointaine, énigmatique voire psychédélique, et en tout cas d’une autre dimension – et de nombreux passages fascinants de génie…
…Malheureusement, on dirait que le groupe cherche constamment à faire le lien avec son passé, par le biais de structures trop ancrées dans le metal. Ainsi, alors qu’on touche parfois au divin, Enslaved casse tout au lieu de faire durer et repart sans réelle transition avec quelque chose de relativement commun… J’exagère un peu, mais cette tendance à vouloir crier et balancer la disto devient agaçante car elle écourte et gâche les meilleurs moments du disque.
Monumension est un album réellement frustrant, parce qu’il a un goût d’inachevé. On se dit que le groupe aurait en fait pu sortir son meilleur disque, ou du moins son disque à l’ambiance la plus incroyable. Au lieu de ça, on a affaire à une sorte d’ébauche. Un bon album, certes, mais sachant qu’il aurait pu être génial, je reste malgré tout déçu.

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