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Below The Lights | chronique

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album  : Below The Lights
groupe : Enslaved
sortie   : 2003

+ chronique Enslaved

01- As Fire Swept Clean The Earth
02- The Dead Stare
03- The Crossing
04- Queen Of Night
05- Havenless
06- Ridicule Swarm
07- A Darker Place

Une seconde jeunesse  par  Sirius

Après une décennie de bons et loyaux services envers le black-metal, Enslaved décide avec Below the lights de passer à autre chose et de surprendre, continuant dans la voie plus ou moins entamée par ses deux prédécesseurs Mardraum et Monumension.
Sans être coincé sur la 6ème vitesse comme Marduk grâce notamment à l'apport de chant clair, de synthés et de mid-tempos, la musique d'Enslaved était résolument black-metal. Or ici le groupe annihile toute tentative de catégorisation: Below the lights est un disque unique. Certes, la relative violence de "Ridicule swarm" ou de "The dead stare" trahit les racines du groupe; certes l'intérêt pour le progressif d'Ivar et Grutle se ressent parfois dans la musique; mais ces éléments sont parfaitement digérés et intégrés à une musique inédite et atypique qui est avant tout le résultat de ces deux personnalités.
Le travail des guitares est notamment éblouissant d'originalité: power-chords saccadées et riffs monocordes sous-jacents – grâce à une production qui sait mettre les guitares en retrait quand il le faut – se succèdent, s'entrelacent, se mélangent, se répètent inlassablement, modulés par un jeu de batterie atypique et fascinant passant du black-metal au rock progressif en passant par un rythme binaire rock. Les leads guitar sont rares mais parfaitement maîtrisés, lancinants et profonds avec leurs relents floydiens ou bien rapides et donnant une sensation de brouillon grâce à une production inhabituelle. Et toujours ce jeu de batterie si fascinant, si plein de nuances – l'un des rares auquel je m'intéresse vraiment.
Le chant de Grutle est quant à lui toujours très criard et arraché, le seul élément du disque qui soit complètement black-metal. Mais il utilise également beaucoup un chant clair tour à tour planant, épique ou déclamé et monotone. "Havenless" possède même un côté Finntroll dans ses chœurs vikings presque "festifs".
Un autre élément qui a toujours fait partie d'Enslaved: les claviers. Ils sont encore une fois assez présents, mais contrairement au passé ils sont plus variés. Si auparavant on les trouvait surtout sous la forme de "chœurs", un peu comme Emperor, certaines parties de synthé de cet album sont vraiment étonnantes. Je pense notamment au passage qui suit le solo sur "The dead stare": le seul mot qui me vient à l'esprit pour définir les bruits qui chevauchent la rythmique mortelle, c'est "extraterrestre". On a en effet affaire à une sorte de bidouillage électronique dont on ne sait d'où il vient et qui procure au titre un côté psychédélique. Mais les chœurs froids sont toujours là, ouvrant "As fire swept clean this earth", simulant le vent sur "Havenless", ils ne tombent jamais dans la grandiloquence et font mouche à chaque fois par leur beauté, leur génie.

En conclusion, je ne peux que vous inciter à acheter ce disque: si pour vous le black-metal et même le metal extrême tourne en rond, ou si tout simplement vous êtes à la quête d'originalité, alors Below the lights est pour vous.


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