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Primitive | chronique

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album  : Primitive
groupe : Soulfly
sortie   : 2000

+ chronique Soulfly

01- Back To The Primitive
02- Pain
03- Bring It
04- Jumpdafuckup
05- Mulambo
06- Son Song
07- Boom
08- Terrorist
09- The Prophet
10- Soulfly II
11- In Memory Of...
12- Flyhigh

Tribal King  par  PoC

Tribal. Si un seul mot doit qualifier cet opus c'est bien celui-ci.
Primitive vient en effet donner un bon coup de marteau sur un clou déjà quelque peu enfoncé avec le premier effort du combo.
Qu'on se le dise, Soulfly a progressé, on pourrait presque parler de maturité sans rentrer dans les clichés, tellement le groupe a pris de l'assurance : ce disque est travaillé, carré et homogène.

L'esprit qui s'en dégage est fort, Soulfly affirme sa personnalité, impose un style hybride, à la fois puissant et rageux mais aussi teinté d'influences diverses empruntées aux musiques africaines et sud-américaines.
Le groupe s'approprie tous ces sons venus d'ailleurs : djembe, berimbau, bâton de pluie, percussions brésiliennes, jamaïcaines et autres instruments peu communs. Mais l'ouverture d'esprit de Soulfly ne s'arrête pas là puisque comme à l'accoutumé, le groupe accueille sur ce disque plusieurs artistes d'horizons bien différents (Sean Lennon, Chino Moreno, Tom Araya, etc.) pour des duos de choc - on pense notamment à la cultissime piste Jumpdafuckup featuring Corey Taylor -
L'âme du groupe (qui porte bien son nom) se situe donc là : un melting pot musical, un confluent d'influences et de cultures pour une musique riche en construction et foutrement efficace.
Les guitares - certes simplistes - se font lourdes, assommantes de barrés.
Derrière ses fûts, Joe Nunez transcende ses rythmes pour l'occasion. Le résultat est impressionnant : la batterie alliée aux percus est une véritable invitation au pogo.
Max, toujours aussi impeccable aux vocales, donne - de sa voix gutturale - la touche finale à des compos à la fois tribales et mystiques.
Syntaxiquement assez pauvres, les textes restent pour le moins paradoxales, mêlant sentiment de haine à invocation religieuse.
Au mépris des suiveurs, hypocrites et autres terroristes vient s'ajouter des appels à l'aide directement adressés à Dieu. Max Cavalera reste également fidèle à ses racines en rendant hommage à l'esclave Zumbi, héros populaire brésilien.

Puissant, primitif, profondément tribal, cet opus fait naître des sentiments rarement éprouvés sur d'autres disques. Véritable patchwork musical, Primitive mérite une écoute attentive et sans préjugé. Le secret réside - pour moi - dans un détachement total envers le passé de Max, et donc de Sepultura. Soulfly est un nouveau chapitre qui contient d'excellentes pages. Primitive en fait partie, la comparaison devient à mes yeux inutile.

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