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Odditorium Or Warlords Of Mars | chronique

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album  : Odditorium Or Warlords Of Mars
groupe : The Dandy Warhols
sortie   : 2005

+ chronique The Dandy Warhols

01- Colder Than the Coldest Winter Was Cold
02- Love Is the New Feel Awful
03- Easy
04- All the Money or the Simple Life Honey
05- New Country
06- Holding Me Up
07- Did You Make a Song with Otis
08- Everyone Is Totally Insane
09- Smoke It
10- Down Like Disco
11- There Is Only This Time
12- Loan Tonight

It's Only Rock 'n Roll But You Like It  par  Doc

Il y a quelque chose de magique chez les Dandy Warhols qui transforme chaque piste en un morceau génial.
Si on s'en tient à cette règle, Odditorium, leur opus de 2005, est un pur produit des Dandy Warhols. Balayant le très moyen Welcome To The Monkey House, le disque revient sur les traces de Thirteen Tales From Urban Bohemia avec cette alchimie de matériaux ( rock, prog, hard, country, pop, folk... ) pour nous compacter, dans un disque laser, de l'or pur.

Comme dans Thirteen Tales, il y a deux mouvements dans Odditorium, deux tendances : d'un côté des morceaux longs, délirants et alambiqués ; de l'autre des titres faciles d'accès, simples et efficaces.

Dans cette dernière tendance, le morceau le plus représentatif est le neuvième, Smoke It, rock qu’on dirait débarqué des années 60. Sur un riff en arrière fond, des dizaines de voix crient, acclament ; c’était la fête dans le studio pendant l’enregistrement. Et par dessus ce bordel gigantesque, qui est la marque de fabrique des Dandy Warhols, le chant imperturbable de Courtney Taylor scande :
“I thought lottery was the fifth dimension,
That’s why I never voted in the presidential election
Cause women are clearly more qualified to select 'em !
Smoke it !
Just as long as you can smoke it !”
Comme souvent, au fur et à mesure de la chanson, les paroles dégénèrent jusqu’à ( comme ci dessus ) ne plus vouloir dire grand chose.
Les deux pistes qui l’entourent, Everyone Is Totally Insane et Down Like Disco rentrent dans le même système. La première, très électrique, est plutôt calme et simple. La deuxième est plus intéressante, bien que pas plus complexe. Deux rock classiques.
Un petit mot en passant sur The New Country, qui comme son nom l’indique sent bon les guitares sorties de la grange, la paille, les chevaux, les cow-boys et l’alcool du matin.

Mais je trouve que le vrai talent du groupe s’exprime dans les autres morceaux. A la limite du rock et de la musique progressive, on part sur une atmosphère, on finit sur autre chose. Les musiques sont surpeuplées d’instruments bizarroïdes non-identifiés.
Dans cette veine il y a les morceaux Love Is The New Feel Awful et There Is Only This Time. On se perd littéralement dans ses musiques, on est dépassé. On a l’impression que la musique elle-même ne sait pas où elle va. C’est là-dedans que repose la magie des Dandy Warhols.
Toujours dans le même esprit, les pistes Easy et Holding Me Up sont les petits bijoux du disque. Chaque instrument semble prendre une direction différente, tirer la musique de son côté ; les rythmes changent, les trompettes viennent squatter, d’autres voix s’invitent, les guitares trinquent… Et puis de temps à autre un petit coup de psyché, ça passe ou ça casse. Ambiance située entre la fin du samedi soir et le dimanche matin. Décidément, les Dandy Warhols plannent et rien ne les fait descendre.

Il y a beaucoup de fierté et beaucoup d’arrogance là dedans. On se paye le luxe de musiques comme A Loan Tonight ( 12 minutes ) sans réel intérêt, on se fait intellectuel en écrivant des chansons sur Nietzsche, on se préoccupe de son look, on se prétend en avance sur les autres groupes de rock, on impose sa folie dans ses albums quitte à dérouter les fans, on se dit un groupe d’avenir, on fait ce qu'on veut… Mais chez les Dandy Warhols ça ne choque pas.

Car "on" a raison.

La classe.

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